« C’est curieux ! Ça me rappelle quand j’étais gamin, des chevaux passaient dans mon village pour ramasser les déchets. » Ce mardi matin, sur la plage des Mouettes, à Saint-Hilaire-de-Riez, les lève-tôt ont découvert avec stupéfaction deux chevaux en pleine activité.

Depuis le vendredi 16 juillet dernier, Fidel, Quirikou et Dalton facilitent le nettoyage des plages de Sion, de Riez et des Mouettes. Dirigés par leur maître, Antoine Cannelle, ils parcourent la plage de long en large en tirant une herse.

En effet, cet été, la municipalité de Saint-Hilaire-de-Riez a décidé de changer de méthode pour le nettoyage de ses plages, la force mécanique a été remplacée par la force animale et humaine.

Comment ça fonctionne ?

Les deux chevaux tirent une herse équipée de neuf dents écartées et d’une rangée de dents serrées qui peut être relevée selon les besoins. Cet outil permet de soulever légèrement le sable pour faire ressortir les déchets enfouis.

Ensuite, les agents municipaux chargés de la propreté passent sur la plage et récoltent les détritus que Fidel, Quirikou et Dalton ont fait apparaître à la surface. Grâce à cette technique artisanale, seuls les déchets sont ramassés et non les organismes vivants comme les algues.

Ce mode doux de collecte est en expérimentation cette année sur les plages de Saint-Hilaire. « Chaque type de plage et de sable a ses propres besoins techniques. Cet été, on est donc en plein test pour faire tous les réglages nécessaires et voir si ça fonctionne sur le terrain », indique Vincent Pipaud, adjoint au maire délégué à l’environnement, à la transition écologique et au littoral.

Et les chevaux aussi ont besoin d’une période d’adaptation. « C’est la première fois qu’ils marchent sur une plage, c’est assez fatigant pour eux pour l’instant car ils ne sont pas habitués », explique Antoine Cannelle, le propriétaire des quatre chevaux, deux Comtois et deux Poitevins mulassiers.

Quels sont les avantages ?

« Avant le tracteur ramassait tout ce qu’il y avait sur la plage, même les algues et les organismes vivants. On se retrouvait avec une plage blanche sans rien à la surface. Mais, certains déchets légèrement enfouis, eux, n’étaient pas ramassés par la machine », déplore Vincent Pipaud.

Alors que le tracteur et ses quatre roues motrices abîmait la plage en profondeur, le cheval, lui, ne patine pas et s’enfonce uniquement de 4 à 5 centimètres dans le sol. « Ainsi, on peut nettoyer la plage sans l’abîmer, et c’est ce qui est le plus important. »

La présence de Fidel, Quirikou et Dalton sur la plage a aussi un rôle préventif. « Les gens voient le travail des chevaux, ils sont interloqués et font donc plus attention à leurs déchets », affirme Vincent Pipaud. Les élus de la ville de Saint-Hilaire-de-Riez comptent donc sur la force de médiation de l’animal pour faire changer les comportements des locaux et des vacanciers.

Cette expérimentation se poursuit jusqu’à début septembre. À la fin de l’été, un bilan sera effectué afin d’optimiser la technique employée. « On n’a pas encore vendu le tracteur de la municipalité, on attend de voir si les chevaux sont plus efficaces. »

 

Crédit Photo : Ouest France


Source : Ouest France