Le « jumping » ou saut d’obstacles est l’une des disciplines les plus répandues et les plus pratiquées. Cette discipline olympique représente à elle seule plus de 80 % des concours officiels d’équitation en France selon la FFE.

À Luçon, au haras du Fief, François Imbert pratique ce sport et élève des chevaux de compétition. « Nous sommes une dizaine de propriétaires de poulinières anglo-arabes dans le département. Il y a encore 20 ans, nous étions la deuxième région à produire des chevaux pour les championnats France de Fontainebleau. Malheureusement, nous avons de moins de moins d’éleveurs. »

Pourtant, la moitié des naissances d’équidés en Vendée sont des chevaux de compétitions (250 sur les 500 poulains nés en 2020, selon le Conseil des équidés des Pays de la Loire). 6 000 cavaliers sont licenciés à la Fédération française d’équitation, et environ 2 000 d’entre-eux font de la compétition en concours de sauts d’obstacles (CSO), dressage ou concours complets… À cela il faut ajouter près de 3 000 particuliers qui montent en loisirs.

40 à 70 000 € pour un bon cinq ans

« Aujourd’hui, les nouveaux propriétaires font de la défiscalisation. Ils sont avocats, médecins ou notaires… Ils ont des moyens mais ce ne sont pas des professionnels. Du coup globalement, l’élevage vendéen y a perdu en qualité. » Pour faire saillir une poulinière, il faut compter 2 000 € la paillette. Et pour augmenter ses chances, on en utilise quatre ou cinq. « L’insémination doit se faire à un moment précis et à ce prix-là, on ne doit pas se louper. Les saillies se font avec des selles française ou étrangère. Nos chevaux ont du sang (croisés avec des pur-sang). »

Au Haras du Fief, lancé en 1973 par ses parents, la famille Imbert élève de purs produits locaux, « Nous en sommes à la sixième génération de souches vendéennes ». Ses chevaux d’obstacle commencent en concours à partir de 4 ans, et ils sont au top de leur forme vers 8 ans. « Un bon cheval de cinq ans vaut environ 40 à 70 000 €. Pour un champion, il faut compter un nombre à six chiffres. »

Pierre Imbert, à 19 ans, est déjà un fin cavalier de sauts d’obstacles. Le fils de François pose ici avec « Bilbao de Tus ». | OUEST-FRANCE

Pour lui, ses pensionnaires doivent être « légers et avoir du rayonune belle amplitude et facile à monter. Nous formons un couple. » Actuellement, il bichonne Gondor du Fief. Un espoir de cinq ans actuellement classé 4e au championnat de France. D’autres cracks sont nés chez lui et ailleurs en Vendée : Original III, Vainqueur du Fief, nés à Luçon ; Urleven Pironnière et Quincy Pironnière, nés à Champagné-les-Marais ; Sabatina des Prés, née à Saint-Gervais… « Tous les chevaux sont bons. Il faut trouver leur discipline, ils peuvent devenir chevaux de balades ou d’attelages… »

Ce que confirme, Francis Vrignaud, président de l’association luçonnaise d’attelage. Dans sa spécialité « il faut choisir une bête au tempérament calme et pas peureux. Des chevaux passe-partout, quoi ! » Des chevaux selles, des cobs normands, d’anciens trotteurs ou même des poneys… « Il faut qu’ils soient endurants. »

Des beaux rallyes en Vendée

L’attelage se pratique en loisirs ou en compétition. « Le rallye tout le monde peut en faire : entre copains, en famille… La seule condition, c’est d’avoir une « voiture » tout-terrain, que l’on peut acquérir d’occasion pour 2 à 4 000 €. » Les balades de 20/25 km se font en pleine nature, où l’on doit franchir des gués, des chemins creux… « Il existe de beaux rallyes comme ceux de Chaillé-sous-les-Ormeaux, des Lucs-sur-Boulogne, des Moutiers ou encore à Bellevigny. L’ambiance est sympa, on y croise pas mal de cavaliers. »

Francis Vrignaud, avec sa jument Magalie, une franche-montagne, lors d’un concours d’attelage et dans l’épreuve maniabilité. | OUEST-FRANCE

Coté compétition, il existe une vingtaine d’attelages dans le département. « Les Vendéens se débrouillent pas mal. Chez nous, Christelle Fermaux et Arnaud Pépin ont fait des podiums aux championnats de France. » Là, l’équipage est composé d’une voiture (4 à 6 000 €), avec un, deux ou quatre chevaux et des grooms « les singes, comme on les surnomme », sourit Francis.

Pour tracter, on retrouve des poneys ( moins d’1,48 m au garrot) ou des chevaux de races lourdes, comme les cobs normands, bretons, du comtois, mais aussi des chevaux plus légers, des trotteurs, des franches-montagnes, des kwpn polonais…

Francis Vrignaud, lors d’un rallye du côté de Saint-Vincent-sur-Graon, avec Georges David comme groom. | OUEST-FRANCE

« Assister à ces compétitions c’est quelque chose ! Quand tu vois, des équipages avec quatre chevaux lancés au galop. Les bêtes qui s’arrondissent pour passer les obstacles, elles savent où le meneur veut les emmener. Et lui, qui donne l’impression de ne pas y toucher, seuls ses doigts bougent. On ne l’entend pas… »

Il existe trois épreuves dans plusieurs catégories en fonction de la taille des chevaux et du nombre d’équidés attelés : le dressage, la maniabilité et le marathon. « C’est beau cette confiance, entre le cheval et son meneur », s’enthousiasme Francis Vrignaud.

Dimanche 1 er août, concours d’attelage, de 8 h 30 à 18 h à l’hippodrome des Encloses, à Luçon. Gratuit.


Source : Ouest France