Un peu plus d'un mois après son élection, il revient sur son parcours, présente ses objectifs et projets pour la SFET à court et long termes ainsi que les valeurs qu'il souhaite transmettre.

Vous êtes désormais à la présidence de la Société Française des équidés de travail. Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les fonctions de l’association ?

La SFET, Société française des équidés de travail, n’a que douze ans. C’est la plus jeune maison mère regroupant des chevaux de races françaises. Nous avons neuf races de chevaux de traits, neuf races de chevaux et poneys de territoires, ainsi que huit races d’ânes. Tous ces équidés ont ou ont eu un pied dans le travail agricole à un moment donné de leur vie. Nous avons donc décidé de créer autour de cela un contrôle de performance afin de préparer ces chevaux pour de potentiels utilisateurs. Ce contrôle de performance passe par de l’attelage, du parcours d’utilisation, de la caractérisation, et diverses autres épreuves que l’on peut retrouver lorsque les chevaux sont sur le terrain. Nous aidons les éleveurs en amont à préparer leurs futurs chevaux de travail. A l’issue de cette performance, nous offrons des récompenses, sous forme de primes. Ce sont en partie grâce aux aides des adhérents que nous pouvons faire perdurer cette thématique, sans quoi, la SFET n'existerait plus. 

Comment êtes-vous arrivé à la présidence de la SFET ?

Depuis 1996, je suis éleveur de chevaux camarguais, et c'est encore aujourd'hui mon activité principale. Mes parents étant affiliés à l’Association des éleveurs des chevaux de race Camargue, j’ai souhaité entrer à mon tour dans cette démarche. Je me suis présenté aux élections, et ai été élu président de cette association. Par la suite, Monsieur Eric Rousseau, ancien président de la SFET, a pris la décision de cesser ses fonctions, et j’ai été pressenti pour le remplacer. 

Que souhaitez-vous mettre en place afin de faire évoluer la SFET ?

Nous avons mis en place différents dispositifs afin d’accompagner les acheteurs dans le choix de leurs chevaux. Des parcours ont été créés afin que les acheteurs puissent avoir un réel visuel sur les capacités des chevaux. Par exemple, pour les chevaux de trait, nous avons créé une école du cheval de la vigne, et nous sommes en train de mettre en place une école du cheval territorial, afin de spécialiser les chevaux. L’objectif est d’entrer dans une démarche écologique, présenter le cheval comme une énergie renouvelable dans les cultures. 

Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre à travers votre présidence de trois ans à la SFET ? 

Sur le long terme, je souhaite renforcer l’association et accroître les performances des équidés. J’aimerais durant ces trois années de mandat, atteindre tous mes objectifs et réaliser énormément de projets, mais entre le travail en amont, l’aval et la préservation de la génétique des races, le chemin est long. Le bien être animal est également au centre de mes préoccupations : j’aimerais faire perdurer le mode de vie naturel des chevaux et davantage éveiller les consciences. Nous voulons faire comprendre que le cheval n’est pas uniquement fait pour transporter quelqu’un, ou tracter quelque chose. Il a un rôle écologique dans son milieu naturel. Lorsqu’un agriculteur prend conscience que son empreinte carbone peut considérablement se réduire grâce au travail d’un équidé, nous entrons en action afin de lui proposer le cheval adéquat. D'où l'importance de ces parcours qui forment ces équidés au travail. Évidemment, nous sommes conscients que certains travaux ne peuvent être réalisés par des chevaux. Par ailleurs, pour ce qui est du cheval territorial, l’impact social et humain que les chevaux ont sur le public est extrêmement positif. Lorsqu'ils passent en ville, les gens sont ravis et posent des questions, s'intéressent. Nous sommes un peu comme une caisse à outils : les agriculteurs viennent chercher chez nous ce qui leur faut. Il y a beaucoup de travail et de projets à mettre en place au sein de la SFET, et nous souhaitons faire le maximum afin de faire perdurer cette belle initiative.

Propos recueillis par Caroline Montaigne

 

Crédit Photo : © Coll.


Source : L'Eperon