C’est joli, n’est-ce pas ?​ demande Audrey Bonet. À 34 ans, la jeune femme, originaire de l’Oise, vient de devenir propriétaire d’une maison à Segré avec son conjoint. Le sourire aux lèvres, elle couve du regard ce grand espace vert, parfait pour s’amuser avec sa chienne et son petit garçon d’un an et demi. Avoir ce jardin, une maison et surtout un futur bureau en construction à l’arrière n’est pas anodin pour Audrey. C’est une nouvelle étape franchie pour la créatrice et sa marque de vêtements d’équitation A TISS B.

Elle lance sa première collection en 2019

Comment tout a commencé ? À l’origine : un stage pour son école de commerce dans une association, qui s’est transformé en véritable vocation. L’association proposait une tenue réglementaire pour les concours et les gens devaient l’acheter. À l’époque, c’était des tenues d’image, achetées sur des catalogues ou sur lesquelles l’asso brodait, voire floquait le logo. Il n’y avait pas vraiment de taille en femme ou de collection en elle-même​, indique-t-elle.

Une idée lui vient : pourquoi pas créer et fabriquer une collection eux-mêmes ? Un défi pour Audrey qui n’a aucune connaissance du milieu. Elle leur revend alors ce qu’elle a conçu après avoir monté sa société en 2012 et part promouvoir la collection lors d’événements avec l’asso. Le temps fera son affaire et sa marque se développera peu à peu, avec sa première collection lancée en 2019.

Audrey Bonet à 14 ans aux championnats de France poneys à Lamotte-Beuvron sur sa ponette welsh Ohara V.

La mode et l’équitation, des passions depuis toujours

Cette passion pour le textile et la mode ne date pourtant pas d’hier. J’ai fait des jobs d’été ou étudiants dans des magasins de prêt-à-porter assez haut de gamme. J’ai toujours apprécié ça.​. Elle a le regard qui brille lorsqu’elle mentionne le couturier Martin Margiela, son inspiration. A TISS B, le A d’Audrey tisse le B de Bonet, est le croisement entre l’art et le sport, la mode et le cheval. Créer des vêtements d’équitation n’est là aussi pas une coïncidence. À 3 ans, Audrey montait son premier poney, à 5, prenait des cours et à 10, commençait les concours. La compétition était quelque chose qui m’animait beaucoup. Ça a vraiment développé mon esprit combatif et de persévérance. Ça m’a beaucoup aidé à ne pas lâcher le morceau​, assure-t-elle.

Audrey Bonet à 14 ans aux championnats de France poneys à Lamotte-Beuvron avec Ohara V

Une marque élégante et technique

Aujourd’hui, à 34 ans, elle sillonne la France avec détermination pour vendre ses chemises, parkas, polos et pantalons haut de gamme dans les grands événements et salons du cheval de France. L’équitation est un sport dans lequel il y a beaucoup de codes vestimentaires. Je me rendais compte depuis plusieurs années que l’offre était de moins en moins élégante, de plus en plus sportswear​, souffle-t-elle.

Avec ses vêtements, elle s’assure de faire la différence. Logo discret peint par Jacques Blézot, son parrain artiste peintre, fermetures et cols signatures de la marque, elle promet l’élégance et le confort aux femmes qui porteront ses créations. Dans un esprit couture​, résume-t-elle. Tissu technique d’une entreprise du Rhône-Alpes et production dans le nord de la France, il lui tenait à cœur de fabriquer local et à petite échelle pour éviter les pertes.

Une petite entreprise en évolution

Avec la crise sanitaire, Audrey a eu du mal à se faire connaître dans un monde où les places sont chères. Conception, gestion des fournisseurs, stockage, commande, communication, vente et même le ménage dans mon bureau​, plaisante-t-elle, Audrey fait tout toute seule. Pourtant, poussée par la passion et l’ambition, elle apprécie cette indépendance. Et la suite ? La jeune femme a plein de rêves et de projets : traverser la frontière et participer à des événements équestres en Europe, engager un jour une autre paire de bras pour l’aider et se faire connaître dans la région en déplaçant le siège de sa société qui est toujours dans l’Oise pour le moment. J’aimerais pouvoir dire un jour que c’est une entreprise angevine​, espère-t-elle.

Pour savoir où la trouver en France, la suivre sur les réseaux sociaux : @atissb (Facebook) et @a_tiss_b (Instagram). Prochain rendez-vous équestre : au Grand Parquet de Fontainebleau pour la Grande Semaine de l’élevage du 27 août au 5 septembre.

 

Margaux CHAUVINEAU

Crédits Photos :  A TISS B / AUDREY BONET


Source : Ouest France