« Alors qui est-ce qu’on doit voir aujourd’hui ? » Stéphanie Cheval-Coppin s’avance dans l’écurie du Plessis, à Bierné-les-Villages, l’air jovial, son ventre de huit mois de grossesse en avant. La propriétaire des chevaux, Laure Dellier, lui indique la direction d’Alibi et de Chicha, les deux chevaux qu’elle doit ausculter.

En mars 2020, Stéphanie Cheval-Coppin a troqué sa blouse de vétérinaire traditionnelle contre un kit d’acupuncture en ouvrant son cabinet, à Château-Gontier-sur-Mayenne. Un pari risqué pour une profession encore très peu connue.

Stéphanie Cheval-Coppin a ouvert son cabinet d’acupuncture vétérinaire en mars 2020.

La séance d’acupuncture démarre par une phase d’observation. La soignante regarde le cheval marcher au pas quelques instants, puis la deuxième étape peut commencer.

« Je teste les axes énergétiques avec mes doigts pour avoir une idée de l’équilibre yin/yang du cheval, c’est un facteur qui indique sa stabilité », détaille Stéphanie Cheval-Coppin, tout en apposant ses mains sur le flanc du cheval. C’est dans cette phase que la professionnelle de la santé constate l’état de la communication avec l’animal. « S’il est agité, c’est que le dialogue n’a pas été établi alors que s’il se détend, c’est bon signe », explique-t-elle.

Pas toujours besoin d’aiguilles

Vient ensuite la troisième étape qui permet de rétablir le sens de la circulation énergétique entre l’avant et l’arrière du corps du cheval.

C’est seulement au moment de la quatrième étape que l’acupunctrice appose les aiguilles. Une étape qui n’est pas toujours nécessaire et à laquelle Stéphanie Cheval-Coppin n’a pas recours si l’animal le refuse. Aujourd’hui, pas d’aiguilles pour Alibi« Même sans planter des aiguilles, on obtient déjà énormément de résultats », relate la vétérinaire. Une séance d’acupuncture dure en moyenne entre trente et cinquante minutes.

La séance d’acupuncture se déroule en quatre étapes. Elle ne nécessite pas toujours la pose d’aiguilles.

Avec cette pratique, Stéphanie Cheval-Coppin a radicalement changé son rapport à l’animal. « L’acupuncture permet d’apporter des soins non invasifs et non médicamenteux ».

« Notre cheval a baissé sa garde »

À l’aspect physique s’ajoute alors un travail sur le mental de l’animal. « Depuis que nous avons commencé les séances, notre cheval Alibi a baissé sa garde. Avant, nous ne pouvions pas le caresser, maintenant il est beaucoup plus apaisé », témoigne Laure Dellier.

« Souvent, ceux qui font appel à moi sont soit des gens qui font déjà de l’acupuncture pour eux, soit des curieux, soit des gens qui ont tout essayé avant et pour qui c’est une thérapie de la dernière chance », explique Stéphanie Cheval-Coppin.

Toutefois, la professionnelle de la santé continue à avoir recours quotidiennement à sa formation de vétérinaire. « L’acupuncture doit être une médecine intégrative, elle vient aider à l’assimilation des autres traitements. Je travaille toujours en collaboration avec les vétérinaires », précise la passionnée de chevaux.

 

Camille RAVASIO

Crédit Photos : OUEST FRANCE


Source : Ouest France