En octobre, le tourisme vert entre dans sa basse saison. Avec ses potentiels 45 000 visiteurs en quatre jours, du 21 au 24 octobre, le Mondial du Lion est une vitrine internationale pour l’Anjou bleu et une opportunité de prolonger la fréquentation touristique. Meublés et gîtes, chambres d’hôtes, accueils insolites, de groupes, hôtels : l’Office de tourisme recense plus de 140 possibilités d’hébergement dans l’arrondissement. S’y ajoutent les locations de particuliers ou professionnels via les plateformes en ligne. Quasiment plus de disponibilités à la ronde. Le concours complet s’impose à l’agenda des hôtes. Petit tour d’expériences.

Un plus en octobre

Le Clos du Piheux a ouvert il y a douze ans à Thorigné-d’Anjou. De porte à porte, je suis à 10 minutes du Mondial. Les cavaliers et les propriétaires cherchent des hébergements à proximité du site. C’est une fréquentation non négligeable. Le Mondial sort le mois d’octobre du lot assure Catherine Le Jallé, gestionnaire à plein temps de trois chambres d’hôtes. Je n’ouvre pas le planning très tôt. Je le réserve pour la compétition. Toutes les chambres sont prises, au minimum quatre nuits.

La clientèle est internationale : irlandais, autrichiens, ostéopathe italien, cavaliers russes… C’est une clientèle sympa. On échange au petit-déjeuner. On essaie de suivre le concours et de faire un tour au cross le samedi pour voir le cheval. 

« De chouettes rencontres grâce au Mondial »

Catherine Le Jallé se souvient de locataires brésiliens : Après le cross, ils nous avaient invités aux écuries pour nous présenter le cheval. Elle garde en mémoire la venue du cavalier Olivier Chapuis. Nos filles étaient avec lui pour le départ du cheval. Il y a de chouettes rencontres grâce au Mondial. La famille est aussi restée en contact avec un fidèle du village d’exposants : Ugur Akkor et ses KosySocks !

Les deux dernières éditions, la longère a accueilli des propriétaires anglais, un entraîneur belge. Cette année, les chambres ont été directement réservées pour des officiels par le Mondial. Plus largement, le site d’hébergement attire tout au long de l’année la clientèle des concours équestres, comme le Grand National.

À La Jaille-Yvon, Nicole et Jean-Jacques confirment l’influence des sports équestres sur la fréquentation. Ce couple d’actifs retraités s’est installé il y a 25 ans dans une ancienne ferme. À la fin du mois, cela fera quatre ans qu’ils ont ouvert le Gîte des Petits-enfants dans l’ancienne maison d’habitation. Dès l’année suivante, ils ont accueilli des spectateurs du Mondial : un retraité néerlandais et ses amis éleveurs. On a sympathisé tout de suite, sourit la maîtresse des lieux. Depuis, la maison en pierre leur est réservée chaque année. Sauf en 2020, où le couple jaonnais a accueilli des cavaliers allemands. Faire des rencontres internationales, c’est leur bonheur en tant qu’hôtes.

Avec les chevaux, les résidents du gîte de Jean-Jacques et Nicole, à La Jaille-Yvon, sont déjà dans l’ambiance du Mondial.

À proximité des chevaux, leur gîte coquet séduit surtout des vacanciers en quête de calme à la campagne. Il est très prisé des touristes du nord de la France et de l’Europe. Mais le coin n’est attirant que jusqu’en septembre, jusqu’à la fermeture d’Anjou sport nature. En complément, il reçoit régulièrement des professionnels et participants aux concours équestres, comme le Grand National, et à l’occasion des ouvriers de passage.

Une clientèle d’habitués

À Montreuil-sur-Maine, les quatre gîtes ouverts en 2017 par Karen et Andy sont réservés chaque année pendant le Mondial. Originaires de Jersey, ces « ambassadeurs de l’Anjou bleu » accueillent eux aussi une clientèle fidèle de professionnels, de cavaliers venant en famille, et des exposants. Ils recherchent le calme, la proximité de l’Isle-Briand à 5 minutes et le parking pour le grand camion. Depuis l’été, le couple a dû refuser beaucoup de demandes. Il va construire deux gîtes de plus.

À Montreuil-sur-Maine, Andy et Karen ont aménagé les dépendances d’une ancienne ferme en plusieurs gîtes prisés par des habitués lors du Mondial du Lion.

Certains réservent dès l’été. Un exposant a réservé depuis août la petite maison en pleine nature de Véronique et Damien à Erdre-en-Anjou. « J’ai noté une grosse augmentation des consultations de mes annonces, notait une hôte segréenne une semaine avant l’événement. Ses logements sont complets. Le Mondial rayonne à Segré et au-delà, Angers, en Mayenne…

Menée en 2016, l’analyse de l’impact économique de la manifestation en Maine-et-Loire, en Mayenne et en Loire-Atlantique avait mis en évidence qu’1 € injecté par l’organisation créait 2,50 € de valeur ajoutée pour le territoire. Une étude sociale réalisée en 2017 montrait l’attractivité du Mondial : 53 % des spectateurs souhaitent revenir sur le site pour assister à d’autres événements.

 

Marie-Hélène MORON

Crédit Photos : CO


Source : Le Courrier de l'Ouest, Ouest France