L’ère post-Covid est-elle enfin arrivée ? Cela y ressemble, ce lundi 1er novembre, à l’hippodrome Bellevue-la-Forêt, à Laval (Mayenne). 15 °C de température ambiante, un ensoleillement généreux et un contrôle serré des passes sanitaires, pour rassurer tout le monde, ont attiré la grande foule. Au même niveau que ceux d’avant pandémie, voire plus. « On comptabilise précisément 4 250 entrées. Les enjeux PMU ont également été excellents. Nous avons même manqué de quelques bornes supplémentaires mais c’était difficile à prévoir », a commenté en fin de journée le directeur de l’hippodrome Freddy Bouton. Belle manière de balayer la frustration de l’édition précédente, d’abord contrainte à une jauge, puis au huis clos strict.

Courses de préparation

De quoi, aussi, satisfaire tout autant les professionnels que le grand public, à la recherche de loisirs collectifs. « Sans le public, c’est triste. Un hippodrome c’est comme un stade, la saveur n’est pas la même, résume le célèbre entraîneur mayennais Christian Bigeon. Depuis des années, je suis fidèle aux Grands prix de la Toussaint. Aujourd’hui, je suis venu avec six chevaux, certains sont prêts, d’autres pas. Pour ces derniers, ce sera une étape supplémentaire de préparation en vue du meeting d’hiver à Paris. » Ce dernier démarre ce mardi 2 novembre 2021.

Il connaît la musique, en prenant avec son fils Charles-Julien les deux premières places de la première course.

Le public apprécie les balances, pour s’approcher des lauréats. Dans la première course, l’écurie Christian Bigeon a fait un doublé aux deux premières places.

À côté, Damien Bonne et sa compagne Audrey, basés au Bourgneuf-la-Forêt, sont dans une même logique. « Notre cheval Hampton America n’est pas encore à 100 %, aujourd’hui c’est sa 2e course de préparation en vue d’un prix visé à Vincennes, détaille la jeune femme. Aujourd’hui, Damien drive aussi pour d’autres entraîneurs. » Après une belle prestation, leur protégé s’emmêle dans ses allures et est disqualifié. Dans les courses hippiques, il faut savoir être patient…

« Difficile à déchiffrer »

Le public, lui, est à mille lieues de ces tracas. Thierry est venu avec ses deux jeunes filles de Gennes-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine). « Je joue un peu aux courses et mes deux filles font de l’équitation, c’était donc une belle occasion, témoigne-t-il. Ensemble nous allons faire deux ou trois petits paris, histoire de mettre du piment. À une époque j’étais plus mordu, maintenant je joue tranquillement. D’ailleurs une réunion comme celle-ci est difficile à déchiffrer. Beaucoup de professionnels se préparent mais ont d’autres rendez-vous en tête. »

Estelle, une Drômoise, est là presque par hasard. « Je viens de passer quelques semaines de vacances en Normandie. En faisant étape à Laval, j’ai vu qu’il y avait de belles courses. Donc j’ai patienté deux jours. Je m’intéresse au trot, et joue presque tous les jours, surtout dans les grandes épreuves. »

La confrérie des Chevaliers de l’entrecôte d’Erve-Vègre a attiré les gastronomes.

Jean-Michel, Lavallois, la soixantaine, est lui aussi venu seul. « Cela fait des années que je m’intéresse aux courses et connais des employés d’écuries comme Baudron et Bigeon. Autrefois, je fréquentais beaucoup d’hippodromes : Craon, Meslay, Laval… Maintenant j’en fais moins mais joue régulièrement. J’ai une carte PMU, cela me permet de mieux maîtriser mes comptes. »

 

Jean-Loïc GUERIN


Source : Ouest France