Lucie Gruau, cavalière licenciée à l'Ecurie Naveil Equitation près de Vendôme (41) et résidant dans la Sarthe, a remporté les deux épreuves. Avec un total de 64.792%, elle décroche le titre de championne de France, devant Violette Devred (95) et Bénédicte Blin (72).

Qui sont les champions de France Lucie Gruau, 24 ans et Sancho, hongre ONC de 15 ans ?
« J'ai appris à monter à cheval en faisant de la chasse à courre. J'ai ensuite eu l'occasion de participer à un stage de monte en Amazone il y a une dizaine d'années et j'ai tout de suite accroché.

J'aime les sensations en selle qui sont différentes de la monte à califourchon, ce n'est pas du tout le même équilibre. Les aides sont différentes, les muscles qui travaillent sont aussi très différents. Cela nécessite beaucoup de préparation du cheval en amont et c'est ce qui m'a plu. J'aime également ce côté traditionnel et la mise en avant de la féminité avec le monte en jupe.  

J'ai ensuite participé à des compétitions de dressage. J'étais la seule de mon groupe à monter en amazone. Au départ je ne savais pas comment ça allait se dérouler, notamment pour la notation des juges. Finalement ça s’est toujours très bien passé. Avec un bon encadrement, nous avons progressé avec mon cheval qui était destiné initialement à chasser à courre. Nous avons construit notre relation, avons appris ensemble, et naturellement, j'ai eu envie de participer aux championnats de France amazone.

Je suis évidemment très heureuse de cette première participation et de notre titre de champions de France que l'on compte bien défendre l'année prochaine. S'il y a des épreuves amazones au championnat de France du cheval de chasse, ce sera aussi sans doute un objectif pour nous. »

Trois questions à Christine Theron Rochette, Experte fédérale amazone au sein de la commission dressage à la FFE.

Comment pourriez-vous présenter la monte en amazone ?

CTR : « Il est important d’expliquer que la monte en amazone est une manière de monter, pas une discipline. Nous pouvons faire n’importe quelle discipline en amazone. Le règlement des compétitions de la FFE autorise la monte en amazone en dressage, et en hunter, TREC et saut d'obstacles dans certaines catégories... Il faut biensur avoir un cheval qui correspond aux épreuves que l’on souhaite faire, la technique et un bon encadrement. On a des sensations en amazone qui sont vraiment uniques, comme si on était sur un tapis volant ! »

Qui pratique la monte en amazone ?

CTR : « C’est assez difficile à quantifier précisément. Il y a une forte population d’amazones parmi les cavalières de chasse à courre, et également dans le sud de la France autour des équitations de travail et de tradition. C'est aussi très pratiqué en spectacle équestre et en loisir. On peut estimer à 1 millier de nombre de pratiquantes en France. »

Quelles sont les perspectives pour cette pratique ?

CTR : « La FFE a désigné des experts fédéraux, dont je fais partie, qui peuvent se rendre dans les clubs pour initier et former à la monte en amazone. Nous pouvons également former les enseignant d'équitation à cette pratique, afin de leur permettre de l'enseigner dans leurs clubs. Une fois que les bases sont posées, on peut tout à fait intégrer des cavalières en amazone à des reprises classiques. C’est vraiment une opportunité supplémentaire de fidéliser des cavalières. Il y a des comités régionaux d’équitation qui peuvent mettre à disposition des selles, en Ile de France notamment. Nous sommes disponibles et très enthousiastes pour faire découvrir cette équitation. »

 

Crédit Photo : © Les Garennes


Source : Le Cheval