Près de vingt ans après s’être installé à la Beunairie, à Chemazé (Mayenne), la passion est toujours présente. Sur ses seize hectares totalement dédiés au cheval, William Menuet et son équipe s’occupent et entraînent entre 25 et 30 chevaux au quotidien. Parmi eux, des champions. Ou plutôt une championne : Let Me Love. La jument de 4 ans s’est distinguée dimanche 7 novembre 2021 en gagnant le prix Maurice Gillois (groupe 1) sur l’hippodrome d’Auteuil (Paris). Une course de 4 400 m qui rassemblait les meilleures pouliches de son âge. «On était comme des fous sur la dernière ligne droite​, réagit William Menuet, deux semaines après la victoire.

Façonnée à 100 %

Une course qui arrive au premier rang de ses souvenirs. Le groupe 1, c’est le summum​, confie celui qui cumule les casquettes de propriétaire, éleveur et entraîneur. On ne fait pas mieux. ​C’est aussi une fierté pour William Menuet, qui a façonné Let Me Love. Il l’a fait naître, l’entraîne à la Beunairie et en est le propriétaire exclusif. Certains propriétaires auraient arrêté sa carrière pour en faire une poulinière mais moi je souhaite bien la faire vieillir​, explique-t-il. C’est pour cela qu’il ne la fera pas participer au Grand-steeple-chase pour les chevaux de 5 ans et plus, en 2022.

Let Me Love restera encore à la Beunairie un petit moment. Un espace où se sont installés Barbara et William Menuet en 2002 après l’obtention de la licence d’entraîneur public par ce dernier. J’ai commencé avec un propriétaire qui m’a confié deux, trois chevaux​, se souvient William Menuet.

D’année en année, de plus en plus de chevaux occupent les box. Aujourd’hui, les 25 à 30 chevaux sont entraînés quotidiennement par l’équipe de l’écurie. Mais ce n’est qu’une partie du travail de William Menuet qui est également propriétaire et éleveur. Une troisième casquette où l’œil prend le dessus.

« Il doit me taper dans l’œil »

Il commence par bien choisir l’étalon ​dans l’objectif d’avoir le meilleur croisement. Quand il achète, par contre, c’est un peu différent. C’est l’origine et le physique qui comptent. La longueur du dos, la sortie d’encolure, la prestance de l’animal. Il doit me taper dans l’œil​, explique William Menuet. Mais parfois, l’animal prend le dessus. Un jour, trois chevaux arrivent. Deux me plaisaient, le troisième un peu moins. Si on m’avait demandé « Lesquels vous prenez ? Les autres repartent », il serait reparti. Bah c’est lui qui a le plus performé. Et il y avait un grand écart avec les deux autres.

Une triple activité pour lesquelles il ne sait pas comment [il] trouve le temps de tout faire​, avoue-t-il. Certainement l’envie. ​Une envie qui l’a mené loin. Désormais, il attend le grand cross de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Le prochain grand événement auquel il participera.

 

Emmanuel LE NEVÉ


Source : Ouest France