Ils sont le symbole de la fusion de deux grandes Maisons et remportent pour leur entrée sur le circuit Horse Pair 4* leur ticket d’entrée avec toute la force de leur binôme. Un binôme équin impressionnant, un binôme humain solide et profondément complémentaire. Rencontre avec deux formateurs de l’IFCE, Raphaël Berrard et sa tunique rouge des Haras nationaux, meneur, et Sébastien Goyheneix dans son uniforme noir du Cadre, groom.

 

Le Cheval : Est-ce votre première collaboration ? 

Raphaël Berrard : C’est la 2e avec Sébastien en tant que groom, mais ça fait quatre ans qu’on travaille ensemble sur la partie dressage pour les chevaux. La première collaboration c’est à Dol-de-Bretagne, il y a trois semaines, c’était un entraînement, un national Elite, où nous sommes arrivés deuxièmes.

Sébastien Goyheneix : J’ai commencé avec Renaud Vinck. Dès 2014, c’était à sa demande dans l’établissement IFCE. Il a souhaité qu’un cavalier, ou qu’un écuyer l’aide dans l’entraînement de ses chevaux en les montant. Raphaël était le groom de Renaud sur les épreuves, et avait en parallèle ses chevaux en paire pour faire du sport. Ma fonction c’était vraiment l’entraînement des chevaux pour le dressage en y intégrant du travail monté, car je ne suis pas meneur, j’ai emmené mes compétences de cavalier. Et là, ça s’est élargi. 

 

Le Cheval : On sent qu’au-delà du professionnel, il existe un lien humain fort entre deux hommes qui se respectent, c’est forcément plus simple de mener dans ces conditions…

RB : Pour le travail bien sûr, et pour la partie groom, encore plus parce que ce qu’on vit sur la voiture en marathon ou en mania, ça reste assez fort, et du coup il faut avoir confiance l’un en l’autre, c’est réciproque, ce n’est pas que descendant. Bien sûr que c’est important, je ne peux pas partir avec quelqu’un en qui je n’ai pas confiance.

SG : C’est bien parce que je lui fais confiance que j’ai accepté sa proposition. Et d’ailleurs, je me suis posé la question de savoir si c’était raisonnable de venir le groomer sur une épreuve comme ici, où c’est déjà un très gros niveau, sur un terrain difficile, je n’ai pas tous les réflexes de groom, et je me suis demandé si ça n’allait pas lui porter préjudice. Ce n’était pas son avis, je lui ai fait confiance, lui ai répondu que je ferais ce qu’il faut, enfin je ferai de mon mieux.

 

Le Cheval : La suite du programme ?

RB : Le CAI du Pin, Compiègne et les championnats de France à Saint-Lô début octobre.

 

Le Cheval : Le mot de la fin ?

RB : C’est une belle expérience professionnelle et surtout humaine.

SG : Je suis bien conscient de la chance que j’ai de pouvoir rentrer dans le cœur de l’action en étant sur la voiture de marathon, en ayant si peu d’expérience, je garde ma place au bord des carrières de dressage, mais tant que Raphaël veut de moi sur la voiture, je change de tenue et je change de rôle volontiers.

RB : Il me groome en maniabilité et nous avons tous deux notre tunique. Lui en noir, moi en rouge, et ça c’est juste génial. 

SG : C’est très symbolique de la fusion de ces deux grandes Maisons dans lesquelles il y a beaucoup de compétences, qui sont complémentaires car ce n’est pas la même culture. Et qui se réunissent finalement aujourd’hui autour de l’attelage, qui est quand même LE sport Haras nationaux. J’y emmène mes compétences de pédagogue et d’entraîneur, et techniques du Cadre noir, et la collaboration est assez magique avec des résultats à ce niveau-là, c’est fabuleux. Raphaël et moi sommes tous deux formateurs à la base, et on montre qu’on peut faire du beau sport à un beau niveau... Je pense qu’on va avoir des élèves qui vont être assez fiers de nos résultats, et qui vont venir travailler avec nous avec encore plus d’engouement.

 

Le Cheval : En plus du sport, vous portez vraiment la valeur humaine ?

Tous les 2 : Complètement, c’est ça.

SG : Avec un pilote qui est un vrai compétiteur quand même, il ne lâche rien. Il n’a pas gagné le marathon hier pour 2/100e, c’était son premier marathon à ce niveau-là, il aurait pu déjà être enchanté de tout ce qui s’est passé, mais pas du tout… et tant mieux parce que ça a conditionné la réussite d’aujourd’hui, il avait une revanche à prendre.

RB : Pas vraiment fâché, mais envie de bien finir surtout.

Avec des débuts aussi prometteurs, gageons que nous entendrons parler de l’équipage prochainement !

 

Propos recueillis par Melanie Guillamot

 

Source et photo : Le Cheval